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Retour sur notre vente du 30 septembre 2025 – Schlosser, Lenfant, Cartier et Chapo à l’honneur

Le 30 septembre, à Grenoble, notre salle des ventes a réuni Gérard Schlosser et Georges Lenfant : d’un côté, la toile Sylvie Caster n’est pas contente, hommage du peintre à une plume libre du Canard enchaîné ; de l’autre, un bracelet “Chaîne d’ancre” en or jaune signé Lenfant pour Hermès, chef-d’œuvre d’équilibre et de précision. Entre la lumière sablée du champ de blé et l’éclat du métal tressé, un même fil se tend : celui du geste juste, du temps donné à la matière, de cette exigence qui fait la signature des grandes maisons.

Vente du 30 septembre à Grenoble : Schlosser, Lenfant et Chapo à l’honneur

Quatre signatures, Quatre matières, une même exigence

Le 30 septembre, la vente aux enchères organisée par notre étude Sénéquier-Crozet à Grenoble a réuni collectionneurs, amateurs d’art et passionnés de design autour d’une vacation d’une rare cohérence.
Peinture, orfèvrerie et mobilier de créateur s’y sont répondus dans un dialogue entre regard, geste et matière.
Sous le marteau du commissaire-priseur Antoine Senequier-Crozet, quatre signatures ont particulièrement retenu l’attention : Gérard Schlosser, Georges Lenfant pour Hermès , Cartier et Pierre Chapo.
Trois expressions du savoir-faire français, trois approches de la lumière et du temps.

Gérard Schlosser – “Sylvie Caster n’est pas contente” : la lumière contenue
Sous son titre faussement léger, Sylvie Caster n’est pas contente condense l’esprit du peintre Gérard Schlosser (1931–2022) : un regard précis, un humour discret, une tendresse lucide pour le monde contemporain.
Peint en 1981, ce tableau emblématique de la Figuration Narrative rend hommage à Sylvie Caster, journaliste et écrivaine connue pour son franc-parler et son engagement.

Schlosser, formé aux Beaux-Arts et influencé par la Nouvelle Figuration, développe à partir des années 1970 une esthétique fondée sur le cadrage photographique.
Il travaille à partir de photomontages projetés à l’épiscope, découpant la réalité en fragments nets, silencieux, presque cinématographiques.
Mais ici, l’image ne dit pas tout : elle suggère, elle retient.

Dans Sylvie Caster n’est pas contente, acrylique sur toile sablée (100 x 100 cm), exposée à la galerie Beaubourg la même année et répertoriée au catalogue raisonné de l’artiste, le peintre déploie un champ de blé vibrant sous un ciel d’été.
Rien d’anecdotique : ce paysage en apparence banal devient une surface d’écoute. Le titre, ironique, introduit une tension : un murmure de révolte sous la lumière.

La technique du sablage, qu’il adopte dès 1967, confère à la surface picturale une densité presque charnelle.
Les grains de sable mêlés à la couleur accrochent la lumière, la brisent, la retiennent — comme si la peinture respirait lentement.
C’est tout l’art de Schlosser : faire de l’immobile un espace vibrant, d’un détail une émotion contenue.

Par cette œuvre, l’Étude Senequier-Crozet s’inscrit dans la redécouverte actuelle de la Figuration Narrative, mouvement longtemps sous-estimé, aujourd’hui très recherché sur le marché de l’art français et international.
Une œuvre de regard, de silence et de liberté.

Georges Lenfant pour Hermès – l’éclat façonné de l’or
Autre moment fort de cette vente aux enchères à Grenoble, un somptueux bracelet “Chaîne d’ancre” Hermès signé Georges Lenfant, adjugé 31 250 €.
Une pièce à la fois rare et emblématique, où se lit tout le génie discret de la joaillerie française d’après-guerre.

L’histoire de ce bracelet est indissociable de celle de deux grandes signatures : Hermès, maison de dessin et de mesure, et Georges Lenfant, orfèvre d’exception dont l’atelier de la rue des Petits-Champs fut, des années 1930 aux années 1980, l’un des plus réputés de la place Vendôme.
Son poinçon « GL », discret et précis, se retrouve sur les créations les plus fines produites pour Cartier, Van Cleef & Arpels, Mellerio ou Hermès.

Le modèle “Chaîne d’ancre” fut imaginé dès 1938 par Robert Dumas, inspiré par les chaînes marines.
Dans la main de Lenfant, il devient une œuvre d’orfèvrerie à part entière : chaque maillon, tressé et articulé à la perfection, joue avec la lumière, oscillant entre souplesse et rigueur.
L’or jaune, poli à la main, capte la lumière comme une matière vivante, presque textile.

Ce bracelet, frappé du poinçon “GL” et du numéro 42384, illustre l’excellence du savoir-faire parisien : un équilibre rare entre design, confort et précision technique.
Sous son apparente simplicité se cache une prouesse artisanale — une architecture d’or.

Les créations de Georges Lenfant pour Hermès connaissent aujourd’hui un renouveau spectaculaire sur le marché des enchères, portées par le goût croissant des collectionneurs pour la joaillerie d’auteur.
Ce résultat grenoblois confirme cette tendance, et témoigne du rayonnement des ventes menées par l’Étude Senequier-Crozet, où les signatures du XXe siècle retrouvent toute leur valeur patrimoniale.

Cartier Tank Reverso
Autre belle pièce remarquée au chapitre horloger, une montre-bracelet d’homme Cartier, du modèle “Reverso”, en or jaune, a trouvé preneur à 20 000 €.

Le boîtier rectangulaire présente une couronne ornée d’un cabochon saphir, un cadran laqué blanc à chiffres romains et une boucle déployante en or (3,1 x 2,4 cm).

Produite dans les années 1970, cette montre Tank Reverso constitue une rareté dans les collections Cartier.

Son adjudication à 20 000 € témoigne de l’intérêt constant des collectionneurs pour les modèles vintage de la maison, alliant précision horlogère et équilibre du design.

Pierre Chapo – la force du bois et de la forme

Enfin, au rayon mobilier, un bel ensemble signé Pierre Chapo a retenu l’attention des amateurs de design français.
Composé d’un buffet, d’une table et de chaises achetés dans les années 1980 au célèbre magasin M boulevard Gambetta à Grenoble, il a été adjugé pour un total de 25 000 €, dont 8 125 € pour une enfilade modèle R40.

Figure du design français des années 1960–1980, Pierre Chapo (1927–1987) conçoit le mobilier comme une architecture à taille humaine.
Ses pièces, réalisées en bois massif, associent rigueur géométrique et sensualité du matériau.
Assemblées sans vis ni artifices, elles révèlent la beauté brute du bois, entre équilibre et authenticité.

L’ensemble présenté à Grenoble illustre la permanence du goût pour le design d’auteur : un mobilier sincère, chaleureux et durable, à l’image du geste artisanal qu’il célèbre.

Quatre expressions du savoir-faire français
De la toile sablée de Gérard Schlosser à l’or tressé de Georges Lenfant, du boîtier rectangulaire de Cartier au mobilier sculpté de Pierre Chapo, la vente aux enchères du 30 septembre à Grenoble a célébré les multiples visages du savoir-faire français.
Quatre univers, quatre gestes, une même exigence : celle de la beauté juste, née de la rencontre entre l’œil, la main et la matière.

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Pour aller plus loin :

L’Article de la gazette de Drouot sur notre vente du 30 septembre 2025 : lien vers l’article

L’Article de la gazette de Drouot sur le résultat de notre vente du 30 septembre 2025 : lien vers l’article